À Beyrouth, 1 enfant sur 4 risque de quitter l’école suite aux explosions du 4 août

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La fermeture de 163 écoles à Beyrouth contraint les familles à scolariser leurs enfants dans des écoles loin de leur domicile. Se posent alors des problèmes en terme de finance, mais aussi de sécurité et d’accessibilité.

L’International Rescue Commitee vient de publier un communiqué au sujet des écoliers de Beyrouth. Selon cette organisation, qui dit répondre aux pires crises humanitaires du monde et aider les gens à survivre, 163 écoles auraient été endommagées par la double explosion de Beyrouth en août dernier. C’est ainsi 1 enfant sur 4 qui risque de quitter l’école suite à ce drame.

“Avec 163 écoles endommagées par l’explosion de Beyrouth, au moins 1 enfant sur 4 dans la ville risque désormais de rater son éducation. Plus de 85 000 élèves ont été inscrits dans les écoles endommagées par les explosions et il faudra jusqu’à un an pour que les bâtiments les plus gravement endommagés soient réparés. Bien que le ministère de l’Éducation travaille d’arrache-pied pour trouver des places pour les enfants dans de nouvelles écoles, les perturbations supplémentaires que cela entraînera dans leur vie sont très préoccupantes.”

L’organisation pointe les longues distances que les enfants devront désormais parcourir pour se rendre dans leurs nouvelles écoles, impliquant des coûts élevés de transport qui devront être financés par les familles. Des frais que ne pourront pas se permettre les foyers les plus modestes.

La question des transports en commun est elle aussi problématique, que ce soit sur le plan de la sécurité, notamment pour les filles, mais aussi de l’accessibilité. En effet, les enfants handicapés, ceux qui l’étaient avant l’explosion, mais aussi ceux qui le sont devenus, auront du mal à les emprunter pour se rendre dans les écoles éloignées de leurs domiciles.

En plus de ces difficultés d’ordre matériel, reste la peur. L’IRC s’est entretenue avec des familles qui pointent la crainte d’une autre explosion et s’interrogent sur la sécurité de leurs enfants dans les écoles.

“Au cours de la semaine dernière, l’IRC s’est entretenue avec des enfants et leurs familles à Gemmayzeh, Mar Mikhael, Bourj Hammoud et Karantina, certaines des zones les plus touchées par l’explosion,au sujet du retour à l’école. En plus de signaler un sentiment d’incertitude en raison d’un manque de directives claires sur la façon de s’inscrire dans des écoles alternatives, ils ont également exprimé des craintes d’une autre explosion et des craintes de ne pas être en sécurité à l’école. Au lieu de pouvoir profiter de leurs vacances d’été, les enfants de Beyrouth ont vu leur vie déchirée par les explosions du 4 août. Beaucoup ont vu leurs maisons détruites et les membres de leurs familles hospitalisés. Certains ont perdu leurs proches et d’autres se sont retrouvés avec des blessures qui ont changé leur vie. Les enfants ont besoin de stabilité dans leur vie et l’école est généralement le seul endroit où ils peuvent l’obtenir. Cependant, avec un si grand nombre de personnes incapables de rouvrir à cause des explosions, pour de nombreux enfants, retourner à l’école ne sera pas une option. Nous avons rencontré d’innombrables familles au cours des dernières semaines qui, avant même les explosions, avaient perdu leur emploi et avaient du mal à joindre les deux bouts. Maintenant, ils sont plus nombreux encore à avoir du mal à mettre de la nourriture sur la table et déjà, nous entendons parler de plus d’enfants envoyés au travail pour aider à augmenter les revenus de leurs familles. Les autres personnes particulièrement exposées sont celles qui seront placées l’après-midi et le soir, en particulier les filles. Nous prévoyons que de nombreuses familles avec des filles ne leur permettront pas d’aller à l’école en raison des craintes pour leur sécurité dans les transports en commun.”

M.C.

Crédit image : Nader H / Shutterstock.com


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