8 morts en RDC alors que les catholiques défient l’interdiction de manifester contre le Président

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Dimanche 31 décembre, au moins huit personnes ont été tuées en République démocratique du Congo après que les forces de sécurité aient pris d’assaut des églises catholiques à travers le pays pour tenter de limiter les manifestations contre le président Joseph Kabila.

En effet, des militants catholiques avaient appelé à des manifestations après le culte du dimanche pour demander la démission de Kabila, qui avait promis de tenir une élection pour choisir son successeur d’ici la fin de 2017. Au moins huit personnes ont été tuées, dont un policier, alors que des affrontements ont éclaté lors d’une manifestation dans la capitale, Kinshasa.

La police et les soldats ont dressé des barrages routiers pour empêcher environ mille personnes de participer à la manifestation. Des dizaines de personnes ont été arrêtées, dont 12 garçons d’autel menant une manifestation dans la capitale nationale.

Le bilan provisoire serait de « huit morts dont sept à Kinshasa et un à Kananga », selon une source onusienne pour l’AFP, « 82 arrestations dont des prêtres » à Kinshasa et « 41 sur le reste du pays ».

Le Président Kabila avait publiquement déclaré qu’il n’allait pas étendre son pouvoir au-delà de la limite constitutionnelle de deux mandats, mais les élections ont été retardées à plusieurs reprises depuis l’expiration de cette limite en décembre 2016.

Les élections devaient avoir lieu à la fin 2017  selon un accord entre Kabila et l’opposition, mais les élections ont été reportées à décembre 2018. Les manifestants cherchent une promesse de Kabila qu’il ne prolongera pas à nouveau son mandat.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé dans un communiqué « le gouvernement et les forces nationales de sécurité à faire preuve de retenue et à respecter les droits de liberté d’expression et de manifestation pacifique du peuple congolais ».

Selon RFi Afrique, les prêtres « ont joué un rôle clé » dans les manifestations. Leurs initiatives ont été saluées par l’historien Isidore Ndaywel, membre du Comité de coordination laïque, qui espère désormais des réponses rapides à leurs revendications « afin d’assainir le climat politique ».

La veille de ces événements, la fondation Panzi avait publié à nouveau sur sa page Facebook française, le communiqué du Dr Denis Mukwege appelant le gouvernement à la modération.

« La construction du Congo et la consolidation de notre indépendance passe par les l’effort de tous. Il est utopique de penser qu’une classe des congolais doit continuer à vivre dans l’extravagance des jets privés, des villas sur la Côte d’Azur, alors que d’autres doivent travailler péniblement et manger par alternance, sans éducation, sans eau, sans électricité, sans abris. C’est une forme d’esclavage moderne que nous ne pouvons plus continuer à accepter. »

La rédaction

Crédit image : Flickr/CC – onthebridge


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