Dans un message publié mercredi 4 décembre, le Conseil des Églises chrétiennes en France marque les 50 ans de l’association ACAT, Action des chrétiens pour l’abolition de la torture. Ils appellent les jeunes à se rendre attentifs aux combats de l’ACAT contre la torture, la peine de mort, les traitements inhumains et dégradants, et le droit d’asile.
Depuis 50 ans, l’ACAT se bat sur de nombreux fronts. À l’étranger lors de la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, ou avec le mouvement des « Mères de la place de Mai » en Argentine, association de mères dont les enfants ont « disparu », assassinés pendant la dictature militaire (1976-1983).
Mais aussi en France, contre la peine de mort, abolie en 1981 par le ministre de la Justice de l’époque Robert Badinter. Fondées en 1974 par deux femmes protestantes, Hélène Engel et Edith du Tertre, l’ACAT poursuit sans relâche depuis 50 ans sa lutte pour la défense des droits humains.
Dans un communiqué en date du 4 décembre, le Conseil des Églises chrétiennes en France (CECEF) adresse
« de tout cœur un message de gratitude et d’encouragement à la présidence et à tous les membres de l’ACAT, bénévoles et salariés ».
Ainsi, le métropolite Dimitrios Ploumis, président de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France, le pasteur Christian Krieger, président de la Fédération Protestante de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, félicite l’ACAT pour « un œcuménisme concret et quotidien entre chrétiens » et son action « fondée dans la prière ».
Le communiqué souligne l’actualité de la lutte de l’ACAT :
« la peine de mort est toujours utilisée dans plus de cinquante pays, la torture est loin d’avoir disparu des prisons et des centres dedétention ou des lieux d’interrogatoires ».
Rappelant que la torture est « contraire à l’idée chrétienne de l’être humain », ils encouragent « les adolescents et les jeunes adultes à se rendre attentifs aux sujets portés par l’ACAT ».
Plusieurs événements célèbrent cet anniversaire. Deux jours de rencontres sont organisés pour ces 6 et 7 décembre, avec d’abord un colloque sur l’acceptation de la torture dans nos sociétés vendredi 6 et une journée de festivités pour commémorer les 50 ans de lutte le lendemain.
De plus, dasn une tribune publiée dans le journal communiste L’Humanité, s’inquiète des projets politiques portés par le gouvernement Barnier, et rappelle « que la dignité humaine ne doit pas être une variable d’ajustement pour les politiques publiques ».
Au-delà de la politique française, le CECEF conclue son communiqué en faisant un appel à la communauté internationale car « les États peuvent et doivent respecter la dignité de tous et de chacun ».
Jean-Benoit Harel
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