« Au nom de la dignité humaine fondamentale, nous vous demandons, Monsieur le Président, d’accorder à Zhang Zhan le possibilité de revoir ses parents en exerçant le pouvoir qui vous est conféré par l’article 80 de la Constitution chinoise et en veillant à ce qu’elle soit libérée avant qu’il ne soit trop tard. »
Zhang Zhan est une journaliste et avocate chrétienne, qui s’était rendue à Wuhan pour couvrir le sujet de l’épidémie de Covid-19. En mai 2020, après avoir publié une vidéo critique sur la réponse de la Chine à la pandémie, elle avait été disparue, avant d’être jugée en décembre 2020, puis placée en détention pour avoir « provoqué des querelles et provoqué des troubles ».
Condamnée à quatre années d’emprisonnement, la journaliste chrétienne avait démarré une grève de la faim en juin 2021. Cet été, nous vous faisions part de l’état critique dans lequel elle se trouvait.
Ce sont désormais 44 organisations non gouvernementales, parmi lesquelles China Aid, Amnesty International, le Chinese Human Rights Defenders, ou encore la Fédération internationale des journalistes qui ont écrit au président chinois, Xi Jinping, pour demander la libération et la disculpation de Zhang Zhan, « qui souffre d’un état de santé critique et peut mourir bientôt si elle reste en détention ».
Ces ONG précisent que « la simple procédure de trois heures » qui a abouti au jugement de la journaliste, « ne respectait pas les normes internationales de procès équitable ».
« Dans son acte d’accusation, les procureurs l’ont accusée, sans fournir de preuves, d’avoir publié de grandes quantités de ‘fausses informations’ et lui ont reproché d’avoir accepté des interviews de médias étrangers, ce qui n’est en aucun cas une action répréhensible. Zhang Zhan n’a plaidé coupable à aucun crime présumé et a démontré son innocence par une grève de la faim qui a conduit à la détérioration de sa santé. »
Les organisations affirment que Zhang Zhan est désormais gravement malade. C’est « au nom de la dignité humaine fondamentale » qu’elles demandent à Xi Jinping, « d’accorder à Zhang Zhan la possibilité de revoir ses parents » et de la libérer « avant qu’il ne soit trop tard ».
M.C.