400 morts dans des inondations au Sud-Kivu : Denis Mukwege appelle à leur offrir une "sépulture digne"
Des pluies torrentielles sont à l'origine de la mort de 400 personnes et de la disparition de plus de 1000 autres dans le Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo.
Dans la nuit du 4 au 5 mai, des pluies torrentielles sont tombées sur la région de Kalehe, au Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo. Elles ont entraîné la crue de quatre rivières et des glissements de terrain. Le bilan est tragique, plus de 400 morts, et il pourrait encore s'alourdir car plus de 1000 personnes sont toujours portées disparues. Le 8 mai a été déclaré jour de deuil national.
La France adresse un message de solidarité à la République démocratique du Congo après les terribles inondations qui ont endeuillé le Sud-Kivu. Nos pensées vont aux victimes et à leurs familles.@MinColonna @AmbaFranceRDC pic.twitter.com/JO5wgyer6j
— France Diplomatie🇫🇷🇪🇺 (@francediplo) May 7, 2023
L'organisation chrétienne Tearfund est sur place pour répondre aux besoins des victimes. Hebdavi Kyeya, son porte-parole pour la RDC, faisait part de la difficulté à se rendre sur les zones sinistrées.
"Tearfund a eu du mal à atteindre cet endroit, il a fallu au moins deux jours à notre équipe avant de pouvoir trouver un moyen pour atteindre cette zone. À cause des glissements de terrain, des ponts qui se sont effondrés, l'équipe essayait une certaine route et ils n'ont pas pu y aller. Finalement, ils ont dû passer par le lac en bateau."
"C'est vraiment un moment de deuil, mais aussi un moment où il faut agir pour pouvoir soutenir les personnes qui ont été touchées par cette crise", a-t-il ajouté avant de préciser, "si nous ne faisons pas quelque chose très rapidement, alors plus de gens mourront".
Hebdavi Kyeya explique que les infrastructures sanitaires et liées à l'eau ont été balayées par les inondations. Il déplore les risques de choléra et de malnutrition.
Alors que les opérations de secours se poursuivent, les corps sont enterrés dans des fosses communes. Des images circulant sur les réseaux sociaux choquent la population. Denis Mukwege, Prix Nobel de la Paix, s'est exprimé à ce sujet, demandant une "sépulture digne". Il appelle à "exhumer les corps, les identifier par l'ADN, les enterrer individuellement et non dans une fosse commune" et demande à la délégation ministérielle venue de Kin de "veiller à ce que cela soit fait".
Dans un précédent communiqué, il avait félicité "les autorités provinciales pour avoir pris la mesure de la tragédie".
"Je les encourage à concrétiser rapidement leurs promesses, notamment : de prendre en charge les frais funéraires, de soutenir la prise en charge des blessés dans les hôpitaux, de mobiliser une aide urgente en vivres et autres produits essentiels, de délocaliser les habitants des sites dangereux et contribuer à leur relocalisation décente, de classer certains sites impropres à la construction pour éviter des nouveaux drames dans l’avenir, de réhabiliter urgemment les routes Bukavu-Goma et Bukavu-Hombo afin de faciliter la circulation des personnes et des biens et de mobiliser le Gouvernement central à Kinshasa afin qu’il prenne rapidement ses responsabilités dans cette tragédie."
Denis Mukwege avait ajouté qu'une "équipe de médecins chirurgiens et anesthésistes et des techniciens de l’hôpital et de la Fondation Panzi" avait été dépêchée sur place.
"En dernier lieu, en concertation avec les autorités de santé, certaines autorités administratives et coutumières et certains responsables religieux de notre province, nous avons dépêché sur place une équipe de médecins chirurgiens et anesthésistes et des techniciens de l’hôpital et de la Fondation Panzi dans le but d’ apporter aux populations une aide médicale d’urgence composée de Kits de médicaments de première nécessité."
M.C.