400 leaders chrétiens alertent sur les violences lors des fêtes de Noël en Inde
Plus d’une dizaine d’incidents de violence et de perturbations des fêtes de Noël ont été relevés en cette fin d’année 2024 en Inde. Dans un contexte de persécution grandissant pour les chrétiens dans le pays, 400 dirigeants chrétiens appellent les autorités à des "mesures concrètes" pour remédier à la situation, notamment en ordonnant des enquêtes rapides et impartiales sur les incidents visant les minorités religieuses.
Des mesures immédiates pour faire face à la montée des violences contre les chrétiens. C’est ce qu’ont demandé plus de 400 responsables chrétiens indiens dans une lettre adressée au président Droupadi Murmu et au Premier ministre Narendra Modi, le 31 décembre 2024.
Quelques jours plus tôt, à l’occasion de la fête de Noël, 14 incidents de violence et de perturbation des festivités ont été signalés.
Ainsi, le jour de Noël, dans l'État d'Haryana au nord du pays, des militants hindous ont perturbé des rassemblements chrétiens. Idem dans le village de Barnala, des membres du Bajrang Dal (une organisation de jeunesse politico-religieuse hindoue) ont interrompu un office, à laquelle assistaient une centaine de personnes, en scandant "Jai Shri Ram", un slogan nationaliste hindou.
Au Kerala, l’État indien comptant le plus de chrétiens, trois membres du Vishwa Hindu Parishad (VHP) ont perturbé les célébrations de Noël dans une école publique de Palakkad, et ont menacé verbalement les enseignants.
Dans le district de Balasore, en Odisha, le 26 décembre, des membres de la New Life Church ont été attaqués alors qu'ils célébraient Noël avec la famille du pasteur pentecôtiste tandis que dans l'État du Pendjab, un pasteur pentecôtiste a été attaqué parce qu'il était accusé d'essayer de convertir les gens.
Une hausse des violences qui correspond à celle constatée par le Forum chrétien Uni tout au long de l’année : 760 cas entre janvier et novembre 2024. L'appel des 400 responsables chrétiens met en lumière des problèmes systémiques, notamment l'utilisation abusive des lois anti-conversion, les menaces croissantes pesant sur les libertés religieuses, l'escalade des discours de haine et les politiques d'exclusion des chrétiens.
Depuis l’arrivée au pouvoir en 2014 du BJP, le Bharatiya Janata Party, qui défend l’identité hindoue de l’Inde, les chrétiens et les autres minorités religieuses en Inde se sont plaints d'un harcèlement et d'une marginalisation croissants.
Enfin, les 400 signataires ont également exhorté le premier ministre à œuvrer en faveur de la paix et de la réconciliation au Manipur, où les violences entre communautés ont fait plus de 250 morts, 360 églises détruites et des milliers de personnes déplacées depuis mai 2023.
Jean-Benoît Harel
