4 raisons pour lesquelles les chrétiens de la plaine de Ninive ne peuvent pas rentrer chez eux

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Hathem et Almas espèrent être parmi les premiers à retourner vivre à Karamles, une ville désormais déserte de la plaine de Ninive, au nord de l’Irak.

Mais les espoirs du couple chrétien ne sont pas réalistes. Bien que cette ville ait été libérée de l’occupation de Daech en octobre 2016, il suffit de sillonner les rues pour comprendre pourquoi personne n’a encore pu retourner vivre à Karamles. Hathem, qui a fui vers Erbil avec son épouse Almas dès le mois d’août 2014 déclare :

« C’est notre ville, celle où j’ai toujours vécu. Je voudrais dormir ici chaque jour.”

Pour rendre le retour des chrétiens possible dans la plaine de Ninive, les principaux intéressés estiment que 4 éléments sont indispensables.

  • La sécurité à l’échelle nationale

Selon le Père Jacoub, un prêtre de Bartella en visite à Karamles :

“Il faut garantir la sécurité, non seulement à l’échelle locale, mais également à l’échelle nationale.”

Père Jacoub continue de croire à un retour des chrétiens. Les forces gouvernementales irakiennes ont repris le contrôle de la région, et ont fait disparaître ce qu’il appelle “le nuage noir” au dessus des villages chrétiens.

  • La présence militaire et des milices dans les zones résidentielles

Les villes de la plaine de Ninive sont très près de Mossoul, encore partiellement aux mains de l’Etat islamique, et certaines zones restent inaccessibles aux civils.

  • Le manque d’infrastructures

Il n’y a pas d’électricité, pas d’approvisionnement en eau. Les pompes des puits ne fonctionnent plus. Les magasins manquent des denrées les plus élémentaires.

  • Les maisons détruites

Au moment de la libération, les militants de Daech ont mis le feu aux dernières maisons encore debout. Certaines ne sont plus que des coquilles vides, et la reconstruction prendra beaucoup de temps.

Au milieu de ce chaos et face à l’ampleur de la tâche, le Père Thabet projette d’ouvrir un centre de soutien et d’encouragement à Karamles. La structure sera un lieu d’accueil pour les personnes qui rénoveront leur maison. Un générateur permettra de recharger les outils.

Hathem et Almas travaillent sur ce projet avec le Père Thabet. Alors qu’ils arpentent ensemble les ruelles de cette ville déserte, autrefois habitée par 6500 familles, ils voient toujours les avions de chasse passer, et les fumées noires qui s’élèvent au loin à la suite des bombardements sur Mossoul.

Ils vivaient autrefois avec leurs 6 enfants dans une maison qui ne pourra pas être rénovée. Un expert a donné son avis :

“Le feu a détruit les fondations. Il est impossible de rénover.”

Ils n’ont pas d’argent pour reconstruire et ne sont pas un cas isolé. Père Thabet essaie de redonner espoir en répondant au mieux aux besoins de la population. Il sonne les cloches de l’église et envisage de replacer une croix.

Pour le coordinateur d’Open Doors, Rami* :

“Nous devons reconnaître le rôle vital de l’Église dans la reconstruction et la réconciliation... Maintenir la présence des chrétiens n’est pas seulement nécessaire pour eux. C’est un bien pour la société dans son ensemble. Dans les rapports et les recherches que nous avons menés, nous avons en quelque sorte cartographié, toutes les contributions apportées par les chrétiens à l’Irak.”

* Nom d’emprunt

H.L.

Source et crédit image : World Watch Monitor


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